Une semaine où le théâtre transcende la simple narration d'histoires : il se transforme en conscience, en élan vital, en reflet projeté vers la rue et vers autrui.
Le thème sélectionné est d'ailleurs indiscutable : « Le théâtre, une conscience et un changement. » « Le théâtre, le pouls vibrant de la rue ».
Un vaste programme, comprenant plus de 80 spectacles en provenance de Tunisie, du monde arabe, d'Afrique et d'autres contrées, se présente comme une odyssée à la découverte des émotions humaines.
Une ouverture prestigieuse : Yahya El-Fakharani redonne vie au Roi Lear
La soirée inaugurale portera un parfum d’exception. Pour la première fois dans le monde arabe, l'immense comédien égyptien Yahya El-Fakharani présentera hors d’Égypte sa nouvelle interprétation du mythique « Roi Lear », un chef-d’œuvre shakespearien.
Sur scène, El-Fakharani incarne un roi dépouillé, un homme désarmé face à ses illusions, à ses blessures et à ce besoin d’amour qui persiste même lorsque tout s’effondre.
Cette production monumentale du Théâtre National Égyptien, mise en scène par Chadi Sorour et accompagnée par la direction artistique du Dr. Ayman Chawy, ouvrira le bal sur la scène majestueuse de l’Opéra de la Cité de la Culture.
Un moment attendu, presque solennel, pour les passionnés de théâtre et pour un public avide d’émotion pure.
Les compétitions officielles : douze œuvres pour les Tanit
Les JTC n’ont jamais été une simple vitrine. Elles sont un espace de rivalité bienveillante, où l’audace et la sincérité sont le véritable moteur.
Cette année, douze créations arabes et africaines tenteront de décrocher les tant convoités Tanit d’or, d’argent et de bronze, ainsi que quatre distinctions spéciales viendront également saluer le meilleur texte, la meilleure scénographie ainsi que les meilleures interprétations féminine et masculine.
Parmi les créations sélectionnées
• « Les Fugueuses » de Wafa Taboubi (Tunisie)
• « Jacaranda » de Nizar Saïdi (Tunisie)
• « La Toge des Insensés » de Vagba Obou Desales (Côte d’Ivoire)
• « Born Free » de Xolani Lowrance Nhlapo (Afrique du Sud)
• « Le Mur » de Sinan Mohsen Aazaoui (Irak)
• « Paradisco » de Samer Hannaa, Lynn Bawab (Liban)
• « Hom (Eux) » de Asmaa Houri (Maroc)
• « Carnaval Romain » de Mouni Bouallam (Algérie)
• « Feathers (Plumes ») de Shaden Abou El Assal (Palestine)
• « The Shelter (L’Abri ») de Sawssan Drouza (Jordanie)
• « Chute Libre » de Mohamed Faraj Khachab (Égypte)
• « Conduis Ton Chariot Sur Les Ossements Des Morts » de Mohannad Karim (Émirats Arabes Unis)
Un jury international d’exception
Cette édition est encadrée par un jury à la fois rigoureux et passionné, présidé par le metteur en scène tunisien Lassaâd Ben Abdallah.
À ses côtés, Saade Aldaass (Koweït), Malek Laakoun (Algérie), Abdon Fortunée (Congo), Thameur Arbid (Syrie) et Imed El May (Tunisie).
Un ensemble de sensibilités qui promet une lecture fine, profondément humaine, des œuvres présentées.
Hommages et distinctions
Chaque année, les JTC savent prendre le temps d’honorer celles et ceux qui ont façonné le théâtre comme un espace d’émotion et de pensée.
Cette édition rend hommage à des figures essentielles du Maghreb et d’Afrique : Latefa Ahrrare, Imad Mohson Ali Chanfari, Abdramane Kamaté, ainsi que des artistes tunisiens tels que Leïla Rezgui, Fethi Akkari, Ali Ohemiri, Lazheri Sebii, Slim Sanhaji et Hedi Boumiiza.
Des distinctions spéciales salueront également les trajectoires inspirantes de Yahya Fakharani, Aziza Boulabiar, Leïla Toubel, Sylvie Dyclo-Pomos, Mohamed Massoud Idriss et Abdelhamid Gayess.
Une manière de célébrer des femmes et des hommes qui, par leurs mots, leurs gestes et leur persévérance, ont laissé une empreinte durable sur la scène théâtrale.
Des JTC fidèles à leur engagement citoyen
Présenté lors d’une conférence de presse à la Cité de la Culture Chedly Klibi, en présence du président du comité d’organisation, Mounir Argui, le programme 2025 se dévoile comme une édition profondément habitée par cet esprit citoyen qui fait battre le cœur des JTC depuis leurs débuts.
Parce que les JTC, ce n’est pas seulement un festival : c’est une respiration collective, un moment où les colères se disent, où les rêves se frôlent, où les vertiges et les tendresses parviennent enfin à surgir.
C’est un espace où les histoires des gens remontent à la surface, avec leurs failles, leurs forces, leurs blessures et leurs élans.
Sur le plateau, le théâtre devient alors un territoire vivant : un lieu où l’on partage, où l’on écoute, où l’on ose se transformer.
C’est une façon de rappeler, avec douceur mais conviction, que le théâtre n’a jamais cessé d’être proche des humains - de leurs rues, de leurs voix et de leurs combats.