Le Manta devrait commencer à sillonner mers et océans en 2024. Les contours définitifs de ce futur bateau dévoreur de plastique seront présentés « en novembre », indique le navigateur Yvan Bourgnon, président de l’association The SeaCleaners. Basée à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), elle porte ce projet à la fois de collecte, scientifique et de sensibilisation.
Trente mille heures de travail ont été nécessaires pour le concevoir. « Un projet tellement nécessaire », observe Yvan Bourgnon. À 12 ans, dans les années 1980, il avait effectué un tour du monde avec ses parents. Il y avait alors « zéro plastique ». En 2014, il réalise un autre tour du monde : « Maldives, Indonésie… Je naviguais dans les plastiques. C’est ma génération qui a contaminé tout cela. J’en suis rentré bouleversé. » Un vrai laboratoire à bord.
La construction du Manta devrait débuter en 2022. Budget du projet : 35 millions d’euros. Un tiers a déjà été réuni, auprès de mécènes privés. Éoliennes, panneaux solaires, hydroliennes… Ce grand catamaran embarquera et mettra en valeur différentes énergies renouvelables. Après une première année en Europe, en Méditerranée, il mettra le cap sur l’Asie du Sud-Est, principalement, où 12 pays représentent 70 % de la pollution plastique dans les océans.
Le Manta collectera des macrodéchets plastiques (plus de 5 cm), lesquels seront analysés en direct par une équipe de scientifiques. Pensé dès le début pour « à la fois la collecte et l’étude », le catamaran sera équipé « d’un vrai laboratoire, pouvant faire un travail de fond sur les macrodéchets ».