Dans leurs travaux publiés dans Nature Neuroscience, l'équipe australienne a montré que l'ADN du cortex préfrontal prend alors une structure inhabituelle. La structure Z de l’ADN L'ADN, la molécule qui porte les gènes, est constitué de deux brins qui s'enroulent l'un autour de l'autre pour former une double hélice d'environ deux nanomètres de diamètre. Il existe sous trois formes structurelles différentes : l'ADN-A, l'ADN-B et l'ADN-Z. L'ADN-B est la forme la plus courante : la double hélice tourne dans le sens horaire. Or, dans l'expérience sur la peur menée chez les souris, les scientifiques australiens ont observé une forme moins courante de l'ADN dans le cortex préfrontal des rongeurs : l'ADN-Z. Celle-ci est un peu le miroir déformé de l'ADN-B. La double hélice de l'ADN-Z tourne dans le sens antihoraire, mais elle est aussi plus allongée, puisqu'on compte 12 paires de base par tour d'hélice sur l'ADN Z contre 10,5 pour l'ADN-B. Ainsi, quand la souris accumule des souvenirs de peur, la quantité d'ADN-Z augmente. Que se passe-t-il alors quand les scientifiques font disparaitre ces souvenirs ? La création des souvenirs de peur et leur disparition se feraient d'autant plus rapidement que le cerveau est plastique et flexible, puisque le passage de la forme Z à la forme B serait facilité. La peur est une émotion indispensable mais quand elle est trop présente, elle peut aussi devenir handicapante, notamment dans le cas des syndromes de stress post-traumatiques ou des phobies.
La peur et les souvenirs transforment l'ADN
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/ La peur est probablement l'une des émotions les plus anciennes chez les animaux. C'est un mécanisme de survie indispensable. Mais une fois l'évènement de peur passé, le cerveau doit retourner à la normale et se libérer de cette émotion. Des chercheurs australiens de l'université du Queensland ont étudié les modifications de l'ADN dans le cerveau des souris lorsqu'elles construisent des souvenirs de peur.
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