. Cette définition simple de l'O.G.M. est constituée de plusieurs termes que le public croit généralement connaître, mais qui ont appel à des connaissances que souvent il n'a pas. Un organisme est un être vivant, c'est-à-dire un être capable de puiser dans son environnement l'énergie et la matière nécessaires pour grandir et se multiplier ; il s'agit donc des bactéries, des animaux et des plantes. Tout organisme est formé de cellules en quantités variables (une cellule pour les bactéries, plusieurs milliards pour l'homme). Chacune des cellules constituant un organisme possède toutes les instructions pour la fabrication de toutes les protéines nécessaires à sa survie et a son développement. Une cellule a besoin de plusieurs dizaines de milliers de protéines différentes ; pour chacune de ces protéines, l'ensemble des instructions servant à sa construction et à son fonctionnement (plan et mode d'emploi) est regroupé sur une portion précise d'une longue molécule en forme de fil : l'ADN.
Cette portion d'ADN représente le gène de la protéine. Pour fabriquer une protéine dont elle a besoin, la cellule déchiffre le gène correspondant en faisant une copie conforme sur une autre molécule en forme de fil : l'ARN, et associe entre elles des molécules élémentaires, les acides aminés suivant les instructions copiées de l'ADN sur l'ARN d'après un code précis : le code génétique. Ce code est le même pour tous les organismes vivant sur terre. D'autres informations contenues dans le gène constituent une sorte de mode d'emploi de la protéine (par exemple : indications pour la cellule de l'endroit, du moment, de la quantité de protéine à fabriquer). Il existe différents types de protéines, certaines ont une fonction dans l'architecture de la cellule : ce sont les protéines de constitution, d'autres ont une fonction de messager : les hormones ; les plus importantes sont celles qui ont une fonction d'outil pour transformer la matière : ce sont les enzymes. Ces dernières peuvent être considérées comme des clés qui lorsqu'elles sont adaptées à une serrure, permettent à une réaction possédant cette serrure de se produire. Ainsi, par exemple, la présence d'une protéine dans une cellule ou la serrure correspondante n'existe pas est sans effet. Tous les individus d'une même espèce possèdent les mêmes gènes, mais ceux-ci peuvent comporter de petites différences. Ces petites différences sont dues à des erreurs commises par l'organisme lors de sa multiplication, on appelle ces erreurs des mutations. Ces erreurs sont essentielles pour l'évolution des espèces et pour leur adaptation à des changements de leur environnement.
De ce fait, chaque gène, et donc chaque protéine, existe sous des formes légèrement différentes suivant les individus d'une même espèce, on dit qu'un gène présente divers allèles. Tous les organismes supérieurs possèdent au moins deux allèles pour chaque gène, l'un venant du père, l'autre de la mère ; ces allèles peuvent être identiques, mais ils sont en général différents. Chez un individu, un caractère est généralement la résultante de plusieurs gènes ; comme dans l'espèce, chaque gène peut être présent sous de nombreuses formes alléliques, ce caractère peut être très varié ; c'est ainsi que nous avons, par exemple, tous un nez, mais celui-ci est droit chez l'un, retroussé chez l'autre, épaté chez le troisième. Une plante possède plusieurs dizaines de milliers de gènes ; comme chacun de ces gènes existe sous forme de plusieurs allèles, on conçoit aisément que chaque plante possède une combinaison unique d'allèles. C'est ce qui constitue la diversité génétique dans l'espèce. Les sélectionneurs savent exploiter cette diversité pour regrouper dans une plante les allèles qui nous paraissent souhaitables. Au début de l'humanité, lorsque les hommes étaient peu nombreux, ils vivaient de cueillette de chasse et de pêche. Ces trois activités ne perturbent pas la nature, elles en font partie.
À mesure que le nombre des hommes a augmenté, ils ne se sont plus contentés de ce que la nature pouvait leur offrir et c'est ainsi que l'homme a progressivement modifié cette nature à son profit en inventant l'agriculture et l'élevage. Ainsi, depuis plusieurs milliers d'années, il a "fabriqué", par la sélection, des plantes et des animaux qui n'existent pas dans la nature sous cette forme. Pour s'en convaincre il suffit de regarder ce qui pousse dans un jardin potager et de chercher ces mêmes plantes dans la nature, il en est de même des animaux domestiques. Ces sélections qui ont permis, par exemple, de faire un caniche à partir d'un loup ou du maïs à partir d'une petite herbe, la téosinte, ont été possibles grâce à l'existence dans une même espèce des nombreuses variantes de chaque gène.
La sélection consiste à privilégier en permanence des individus possédant des caractères qui nous intéressent. L'étape suivante de l'agriculture a été celle des croisements avec formation d'hybrides. Par cette technique, on essaye de rassembler dans un même individu les caractères intéressants de différentes variétés de plantes de la même espèce. Toutes ces techniques de sélection et de croisements classiques ont 3 limitations, à savoir : la difficulté de réaliser des croisements entre des espèces distinctes, le risque d'introduction dans la nouvelle variété de caractères indésirables les délais pour créer une nouvelle variété qui sont liés aux cycles de végétation et au nombre de générations successives nécessaires pour la stabilisation d'un hybride. ...Modifié Du point de vue génétique, le gène ainsi transféré, appelé transgène, obéit aux lois biologiques spécifiques à l'organisme dans lequel il a été introduit et est équivalent à n'importe lequel des dizaines de milliers des autres gènes de cet organisme. Il sera, entre autres, transmis à la descendance.