Vingt-six pièces du Trésor de Béhanzin, pillées au palais d’Abomey en 1892, quitteront le musée du quai Branly pour le Bénin, tandis que le Sénégal devra récupérer un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXe siècle.
La restitution d’œuvres d’art pillées lors de la colonisation est en effet demandée depuis un certain temps.
En 2013, le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) lançait une campagne prônant une réparation des crimes commis lors de la colonisation française, dont le pillage des œuvres d’art.
Soutenue par Jean Gervais Tchiffi Zié, le secrétaire général du Forum des rois et leaders traditionnels d’Afrique, cette campagne a été présentée à l’Unesco et au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.
Le démantèlement, en juin dernier, d’un vaste réseau illégal de trafic d’antiquités du Proche et du Moyen-Orient l’a rappelé, la décolonisation n’a pas mis fin aux pillages et le trafic d’art est même devenu un business lucratif qui attire de plus en plus d’investisseurs et d’hommes d’affaires.
Comme le souligne l’Unesco, la hausse de la demande d’œuvres d’art et d’antiquités, considérées en période de crise comme valeur refuge pour bon nombre de collectionneurs et d’investisseurs, encourage le trafic illicite et par conséquent les vols et les pillages. Faute de contrôles plus stricts, ce marché parallèle permet également le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. '